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Le fléau du crack à Genève – RSI Radio Télévision Suisse

by León Paz

Gens dérangés errant dans la ville bouleversés, ou violents et menaçants en plein jour. Avec le flot de crack – une sorte de cocaïne solidifiée – c’est le quotidien du quartier genevois des Pâquis.

«Depuis environ deux mois, nous voyons des gens qui sont bien plus mal lotis. Physiquement, vous pouvez voir qu’ils ont un regard très intense, vous pouvez vraiment dire qu’ils sont sous l’influence de drogues. Mais comment s’occuper de notre fille de 5 ans ? », raconte une habitante des Pâquis.

Les habitants des Pâquis sont confrontés au trafic de drogue depuis des années, mais cette agressivité caractéristique des usagers de crack est nouvelle.

« Ils sont incontrôlables, c’est le problème. Ça peut être dangereux pour les habitants du quartier ou les passants ici », explique un autre habitant du quartier.

Une situation qui touche aussi les élèves de l’école primaire du Centre des Pâquis, chaque jour des enfants côtoient des toxicomanes dans la rue.

« Ils sont quotidiennement confrontés à la misère sociale, à la toxicomanie et à une réalité très dure. Les enseignants doivent faire sortir les trafiquants de drogue des arrière-cours où ils devraient être des endroits respectés pendant les heures de classe. Ils doivent souvent détourner les toxicomanes des fermes. C’est vraiment trop pour les riverains et les commerçants », déplore Julien Rey de l’Association des parents d’élèves des Pâquis.

Et il arrive aussi que des utilisateurs de crack harcèlent les commerçants locaux et leurs clients. « Dehors, je laisse les cuillères et les tasses sur la table, ils viennent prendre les cuillères et les cogner sur la table. Quand je leur demande de me les rendre, ils réagissent de manière agressive », raconte un patron de bar.

« C’est un problème pour les clients, certains m’ont dit clairement qu’ils ne venaient plus manger ici avec leur famille. Je n’aurais jamais pensé qu’on pourrait en arriver là en Suisse – à Genève. Ça fait 35 ans que je suis ici, la police dit qui envoie un volant et quand il arrive ils repartent, mais aussitôt après la situation est revenue à ce qu’elle était avant », raconte un restaurateur.

Peut-on alors imaginer un renforcement des forces de police ? « Dire qu’on peut éradiquer le trafic de drogue des rues avec une présence quotidienne dans les lieux sensibles est une illusion. Bien sûr, nous ne pouvons pas faire cela, sinon cela se fera au détriment d’autres interventions », a déclaré le conseiller d’État Mauro Poggia.

Agir contre les trafiquants de drogue pourrait être un premier pas dans la lutte contre le fléau de cette drogue, mais la réponse ne peut reposer uniquement sur la police. En effet, les acteurs de la santé et de la prévention élaborent déjà une stratégie d’intervention.

Patrick Solca / redMM


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