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Loire-Atlantique : « C’étaient ses esclaves », un accro aux jeux vidéo a laissé sa femme et ses enfants en enfer

by Merlín Betancur
L’homme a été condamné à 24 mois de prison dont 12 mois de détention provisoire. Il a également été déchu de ses droits paternels ©Frédéric PROT

L’histoire est terrifiante. Si bien que malgré l’expertise psychiatrique le qualifiant de « borderline, impulsif, intolérant à la frustration, atteint depuis peu d’une tumeur cérébrale asymptomatique sans abolir son comportement », elle a laissé les auditeurs correctionnels perplexes et stupéfaits en cette fin d’après-midi du mardi avril. 23. novembre 2021. Sachant que cette habitante de Saint-Nazaire a été hospitalisée en psychiatrie pendant deux mois.

Une « baguette spéciale »

Ensemble depuis 16 ans, son compagnon dit avoir été humilié et abusé pendant le même nombre d’années. Elle n’a rien dit de peur « que ça empire ».

Les jumeaux de 13 ans et leur frère de 16 ans ont vécu l’enfer. Parce que le père, qui n’a d’autre occupation que de jouer à la console, n’arrive pas à se concentrer, ils sont battus avec des pantoufles, des équerres de palette, des bols ou autres cuillères, appelés « sale chien, connard, fils de pute, bâtard… »

Le chien aboie, il frappe. Le son de la télé est trop fort, ça bat. Les enfants font trop de bruit, il frappe. Avec ce qu’il a sous la main ou son « bâton spécial » d’environ 80 cm.

enfants aux urgences

Une de ses pensées a stupéfié le président : « Vous vous souvenez que votre femme s’est cassé un vase dans les jambes ? « Euh, quelle couleur? » (sic).

Les auditions des mecs sont terribles :

« Il m’a frappé presque tous les jours, je voulais mourir… Je ne veux plus le revoir ou il recommencera… Il m’a cassé le nez, j’ai eu un plâtre… Maman pleure tous les jours . »

Un des enfants a tenté de se jeter sous un train, un autre a avalé une dizaine de Doliprane. La fréquence avec laquelle les trois ont été emmenés aux urgences et où ils ont été recousus a pesé un peu plus sur le public.

« Toute la famille était soumise aux caprices du joueur »

Aujourd’hui, « ils ne vont pas bien », dit leur mère, qui voit trop souvent son gendre bousculé par sa propre mère. Une mère qui a souvent été obligée de dormir dans sa voiture et qui a déposé sa première plainte en mai 2021.

L’avocat de la partie civile, Me Aurélie Fournard, résume :

« Toute la famille était soumise aux caprices du joueur, ils étaient ses esclaves, ses serviteurs. »

Placé sous contrôle judiciaire, le quadragénaire manque de respect « pour faire peur à sa femme ». En conséquence, il a été arrêté le 16 octobre. Dans la surface de réparation, il ne se présente pas à son avantage. Il a peu de souvenirs, dit « ma femme veut m’incriminer ». Il dément avoir mis son téléphone sur écoute : « Pas question, je les laisse tout faire ! »

« Quelle honte de se comporter ainsi ! »

« Tyrannic et moi pesons mes mots », a martelé le procureur Héry au moment des réquisitions. « Cet homme est coincé dans ses certitudes, intolérant à toute critique, il ne voit pas la souffrance de ses proches. »

Ce n’est pas son habitude, mais le magistrat hausse le ton :

« Est-ce qu’il se rend compte que c’est probablement de sa faute si ses enfants vont si mal ? »

Il insiste sur « un tout petit aveu » et répond : « Quel dommage de se comporter comme ça ! »

Dure tâche qui incombe à Me Lauric Douvisi-Morris, défenseur. Il aborde ses nombreux soucis de santé, dont sa maladie de Dupuytren. Il exhorte le tribunal « à ne pas prendre les déclarations des enfants pour argent comptant ».

« Je prends soin de moi en ce moment »

Lorsqu’on lui a demandé comment vous comptez vous occuper de vos enfants après votre libération, le père a répondu :

« En ce moment, je prends soin de moi, même si ça me fait mal. Pour mes enfants je verrai plus tard. »

L’homme a été condamné à 24 mois de prison dont 12 avec sursis. Le quadragénaire doit prendre soin de lui, travailler et n’avoir aucun contact avec sa femme, sa belle-mère ou ses enfants. Il est également privé de ses droits paternels.

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