Portada » La France tue un professeur de lycée qui crie « Allah Akbar ».

La France tue un professeur de lycée qui crie « Allah Akbar ».

by León Paz

Au total, quatre personnes ont été arrêtées

Outre le professeur tué, deux autres personnes ont été impliquées dans l’attaque : un autre professeur et un technicien, grièvement blessés. Toutes les écoles de la ville étaient fermées. L’auteur de l’attaque est un ancien élève du lycée public Gambetta-Carnot, âgé de 20 ans et d’origine tchétchène. Les renseignements français ont indiqué que le suspect était étroitement surveillé depuis l’été par des chasses à l’homme et des écoutes téléphoniques et qu’il avait été arrêté jeudi à l’issue d’un contrôle de police qui n’a révélé aucun acte répréhensible. Outre lui, son frère âgé de 16 ans et deux autres personnes dont l’identité n’a pas été dévoilée ont également été arrêtées.

Big Brother et propagande pro-ISIS

Le profil de la famille de Mohammed Mogouchkov est particulièrement inquiétant. Le père, la mère et leurs cinq enfants sont en France mais n’ont jamais reçu de papiers réguliers ni la nationalité française. Le père a été expulsé vers la Russie il y a des années, la mère vit avec ses enfants dans un centre d’accueil après que plusieurs organisations humanitaires se sont prononcées contre l’expulsion de toute la famille en 2014. Le fils aîné, Mosvar, est en prison depuis 2019, impliqué dans un projet d’attentat contre l’Elysée. En 2023, il a été condamné à 5 ans de prison pour non-présentation. Sa tâche dans le projet aurait été de tourner une vidéo de l’action prévue et de la diffuser ensuite sur Internet. Ces dernières années, la transition vers la mesure relative aux bracelets électroniques a été annulée parce que Mosvar a été surpris en train de diffuser du contenu violent de propagande de l’Etat islamique sur X.

Le professeur a été tué

Dominique Bernard, l’enseignant assassiné, tentait de se placer entre l’agresseur et quelques victimes potentielles dans la cour de l’école d’Arras. Le président Emmanuel Macron a salué ce geste qui a « sauvé des vies ». Il ressort notamment des vidéos tournées lors de l’épisode que le professeur – marié à un professeur d’anglais, père de trois filles encore étudiantes – se tient entre l’agresseur et d’autres personnes, notamment un employé de la cantine scolaire, qui seront alors blessés. Bernard a ensuite été poignardé à l’artère carotide et tué devant ses élèves.

Alerte terroriste dans toute la France

Après l’attaque, la France a relevé le niveau d’alerte à « urgence d’attaque ». C’est ce que l’on apprend de sources proches de la Première ministre Elisabeth Borne.

L’Assemblée nationale cesse ses travaux

Les travaux à l’Assemblée nationale de Paris ont été suspendus en signe de solidarité avec la communauté éducative et les victimes de l’attentat. « Nous venons d’apprendre les événements horrifiques survenus dans une école d’Arras. Nous attendons de savoir ce qui s’est passé, mais désormais l’Assemblée nationale exprime sa solidarité et ses condoléances aux victimes, à leurs proches et à l’ensemble de la communauté éducative », a déclaré la vice-présidente de la chambre, Naima Moutchou, interrompant les travaux à la Chambre. Salle plénière à Paris.

Attaques en France

Ce qui s’est passé en France « est le premier épisode imputable aux événements. Piquer avec l’appel d’Allah Akbar n’évoque pas de très vieux esprits. Des fibrillations qui peuvent survenir mais qui ne peuvent pas toujours être interceptées », a commenté le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi. En effet, plusieurs attentats djihadistes ont eu lieu en France ces dernières années. Le 29 octobre 2020, un homme armé d’un couteau a tué trois personnes (et une femme a été décapitée) dans une église de Nice en criant « Allahu Akbar ». Le président Macron a qualifié cette attaque d’acte de terrorisme islamiste et a annoncé le déploiement de milliers de soldats pour protéger les lieux sensibles du pays.

Encore un massacre en France

Le 16 octobre 2020, le professeur d’histoire Samuel Paty a été assassiné par un jeune Tchétchène radicalisé près de son école de Conflans-Sainte-Honorine, en banlieue parisienne. Ce crime aurait été commis parce que l’enseignant avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Le 22 février 2023, un étudiant de 16 ans a poignardé un enseignant de 52 ans dans une école privée catholique de Saint-Jean-de Luz. Mais la pire tuerie en France reste l’attentat du 13 novembre 2015 au Stade de France, au théâtre Bataclan et dans diverses salles du centre de Paris, qui a fait 130 morts. Sans oublier l’attentat du 7 janvier 2015 contre le siège de Charlie Hebdo, au cours duquel douze personnes ont été assassinées.

Macron : « Nouvelle tentative d’attentat déjouée »

Le président français Emmanuel Macron est arrivé sur les lieux et a rendu hommage au corps du professeur assassiné alors qu’il quittait le lycée Gambetta d’Arras. « La France est une fois de plus touchée par la barbarie du terrorisme islamiste. « C’était un meurtre cruel et lâche », a déclaré Macron. Le président a ensuite expliqué qu’une autre « tentative d’attentat » « dans une autre région » avait été déjouée grâce à l’intervention de la police : à Limay, en banlieue parisienne, un homme connu pour sa radicalité venait de sortir d’une salle de prière et a mené un couteau
de la cuisine à l’école.

Témoignages d’étudiants

« Alors que nous quittions la salle de classe pour nous rendre à la cantine, nous avons vu un homme armé de deux couteaux s’en prendre à l’enseignant qui était couvert de sang. Il a essayé de le calmer pour nous protéger. « Nous avons commencé à courir et d’autres sont retournés aux étages supérieurs », ont déclaré certains étudiants, qui ont également déclaré avoir été enfermés dans leurs salles de classe respectives immédiatement après l’attaque.

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