Portada » Championnat d’Europe 2016, finale Portugal-France « Papa, un Portugais de Paris mort dans les attentats, le verra d’en haut »

Championnat d’Europe 2016, finale Portugal-France « Papa, un Portugais de Paris mort dans les attentats, le verra d’en haut »

by León Paz

France-Portugal est le jeu de deux nations cousines (la formule « sœur latine » est réservée à l’Italie), le jeu de deux pays européens liés par l’histoire et l’immigration. Lorsque le Portugal a battu le Pays de Galles mercredi pour se qualifier pour la finale d’aujourd’hui, les rues de Paris étaient remplies de chants et de drapeaux rouges et verts. Non seulement les supporters venus de Lisbonne ont fait la fête, mais aussi les nombreux Français d’origine portugaise, de première ou deuxième génération : dans toute la France, ils sont environ un million et demi qui sont arrivés là-bas au début du XXe siècle, puis surtout à partir des années 1950 pour échapper à la pauvreté et à la dictature de Salazar.

Parmi ceux qui ont réalisé « O Salto », le saut à travers la frontière, se trouvait Manuel Dias, le coureur né à Mértola en Algarve, décédé au Stade de France à l’âge de 63 ans. le 13 novembre 2015, première victime des attentats islamistes de cette soirée. Samedi, son fils Michael lui a écrit une lettre : « Tu es sorti du stade et ce match ne peut que revivre le drame que nous avons vécu. » Le football était ta passion et je suis sûr que la finale entre la France et le Portugal aurait été une belle soirée. pour toi. Ils sont nés au Portugal mais ont choisi la France comme pays d’adoption et sont la preuve que l’intégration est possible. La meilleure réponse à tous ceux qui, en politique, tentent encore aujourd’hui de nous diviser, de remettre à leur place les communautés qui vivent ensemble depuis des décennies.»

La référence au Front National semble évidente. Même si Marine Le Pen et les autres dirigeants du FN Ils ont mis le nationalisme de côté et ont choisi le restaurant portugais Chez Tonton comme siège officieux du parti, à quelques mètres du siège de Nanterre, entre fanions du FC Porto et menus de riz au lait. « Ce match réunira des joueurs des deux équipes d’origine française, portugaise et aussi africaine, un message de respect des différences (…). » A la fin de la demi-finale, j’ai tout de suite pensé à toi, papa – conclut Michael Dias –. A Saint-Denis, vos deux pays se feront face à quelques mètres seulement de la porte D, où vous avez perdu la vie. Je ne peux toujours pas aller au stade. Je me console en pensant que vous aurez au moins un endroit privilégié pour regarder le match.

Comme le dit Michael Dias, Français et Portugais vivent ensemble depuis des décennies, cousins ​​européens dans l’histoire et dans la vie quotidienne., à tel point qu’il est parfois difficile de les distinguer. Antoine Griezmann, star des Bleus et meilleur buteur du Championnat d’Europe avec six buts, a des racines portugaises : ses grands-parents Amaro et Carolina Lopes sont arrivés à Mâcon en 1957, sa mère s’appelle Isabelle Lopes. Le grand-père Amaro Lopes était footballeur professionnel et défenseur du FC Vasco da Gama. Le Portugal, quant à lui, alignera trois joueurs nés et élevés en France : Anthony Lopes (de l’Olympique Lyonnais), Raphaël Guerreiro (Borussia Dortmund) et Adrien Silva (Sporting Portugal), qui ont choisi la Seleção. Pour beaucoup, la finale entre la France et le Portugal est déjà une victoireet autres





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