Il existe peut-être plusieurs Routes 96 en France, mais aucune ne sert de toile de fond à rue 96 (sortie le 16 août sur Switch et PC) par le studio montpelliérain DigixArt. L’action se déroule en 1996 à Petria, un pays fictif dont la jeunesse fuit le régime autoritaire. Le joueur incarne des adolescents qui n’ont qu’un rêve : atteindre la frontière et quitter le pays au péril de leur vie.
Le jeu débute à environ mille kilomètres de cette destination dans un désert rocheux rappelant l’état américain de l’Arizona. Le concept proposé est celui d’une aventure qui s’adapte aux choix faits par le joueur. Le jeu commence par des questions qui sont posées pour définir le profil du joueur puis sélectionne un mode de transport : bus, marche, auto-stop ou taxi.
Si nous choisissons la dernière option, ne vous attendez pas à avoir de sales ennuis tout de suite. Cependant, le nom de la société Happy Taxi incitait à la confiance. On déchante dès qu’on entame une conversation avec le chauffeur, Jarod. Dans ce jeu narratif, les dialogues sont en effet un élément central. Le joueur les oriente en choisissant entre différentes suggestions pour en savoir plus sur l’inconnu rencontré.
Ici, l’homme au volant s’avère être sombre et en colère. Un compteur d’agressivité se remplit lorsqu’il est agacé, ce qui n’augure rien de bon ; Alors on essaie de calmer le jeu, mais la pression monte quand on entend une voix étouffée venant du coffre. Que devrais-je faire ? Le joueur doit décider s’il risque de secourir la personne piégée ou de s’échapper.
Un road trip sur mesure
Votre aventure ne commencera probablement pas comme ça. rue 96 s’organise autour d’un dispositif simple et ingénieux : il propose une succession de sketches d’une durée maximale d’un quart d’heure, dont l’ordre est déterminé par les choix précédents. Le déroulement du jeu sera donc différent pour chaque match. Situés dans un décor relativement modeste, chacun de ces chapitres alterne phases de dialogue, moments interactifs (par exemple, la policière Fanny changeant de vélo) et même mini-jeux. Les choix que vous faites affectent le reste du jeu. Certains seront même cruciaux car votre personnage peut facilement être arrêté ou tué.
Il nous a fallu entre sept et huit heures – six passages frontaliers et une arrestation en cours de route – pour terminer le jeu.
Il faut presque une heure ou trois à cinq chapitres pour pousser un adolescent à ses limites. L’aventure ne s’arrête pas là : le joueur assume alors la responsabilité d’un autre jeune. Au total, il nous a fallu entre sept et huit heures – six passages frontaliers et une arrestation en cours de route – pour parcourir le jeu. Chaque nouveau parcours permet ensuite de découvrir de nouveaux lieux et d’élargir le casting de personnages. . Une fois que vous avez rencontré l’ensemble du casting, les revoir est un moyen d’en savoir plus sur leur passé, ce qui les motive, ou de nouer des liens les uns avec les autres.
Cette architecture permet rue 96 surprise à chaque changement de chapitre. En quelques minutes, des situations triviales peuvent se transformer en suspense – les chapitres tendus sont les plus réussis. On peut aussi assister à des scènes plus tendres, comme sympathiser avec la rousse Zoé autour du feu de camp, ou vivre des moments insensés (voulez-vous accepter de prendre la drogue que propose Sonya ?).
fiction politique
Mais cette structure atypique a aussi ses écueils, surtout lorsque les petits chapitres se succèdent. Répétitions dans quelques dialogues, agencement de lieux ou séquences interactives donnent parfois aux passages une touche de déjà-vu. L’immersion peut également être mise à mal si certaines pistes de dialogue proposées nous semblaient trop similaires. Par exemple, lors de notre rencontre avec l’insoumise Zoé, cette dernière révèle : « Puis-je vous dire quelque chose? » » Le jeu ne nous offrait le choix qu’entre » Avec certitude « et » Je t’écoute « . Difficile de percevoir la nuance. Cependant, à des moments cruciaux, ce genre de dissonance n’apparaissait pas.
Les arcs de l’histoire qui parcourent les chapitres font rue 96 plus cohérent qu’un simple jeu de croquis. En particulier, le joueur doit s’investir dans la vie politique de Petria. Certaines actions ou certains propos peuvent favoriser un opposant au régime autoritaire, d’autres alimenteront un soulèvement, tandis que la passivité favorise le régime. La fin du jeu est affectée par ces décisions. Les personnages se retrouvent tiraillés entre les différents courants, l’agaçante « journaliste » Sonya défendant ardemment le régime, la policière Fanny semble avoir perdu ses illusions, tandis que John, le camionneur au grand coeur, se fait tatouer le symbole de la faction terroriste. sur lui-même le bras droit.
Alternez des passages mémorables avec des moments moins excitants, rue 96 retranscrit bien les imprévus et sensations fortes propres aux road trips. Nous gardons de bons souvenirs de ses personnages nuancés et attachants, et sa bande-son inspirée des années 1990 est restée avec nous. Cette période où se déroule le jeu n’a pas été choisie par pure nostalgie : l’absence de téléphone portable permet d’affronter la solitude du voyage. Et c’est vrai qu’il est parfois bon de ne pas s’arrêter pour consulter son itinéraire sur un smartphone.
L’avis de Pixel
Nous voudrions:
- jeux vidéo de style voyage en voiture;
- les personnages variés aux motivations très différentes ;
- Récupérez des cassettes audio et écoutez-les à haute voix sur les radios.
On a moins aimé :
- devoir parfois choisir entre deux réponses qui nous paraissent similaires ;
- certains personnages sont répétitifs à la fin ;
- lorsque le jeu devient une routine, par ex. B. lorsque les bonus placés sur les zones le long de la route deviennent prévisibles.
C’est plus pour vous si :
- vous aimez les pubs louches, les stations-service sales et les nuits sous les étoiles ;
- vous préférez le fil du dialogue au fil de l’épée ;
- Vous appréciez les bonnes vibrations du voyage, mais vous êtes également intéressé par le but social et politique.
Ce n’est pas pour vous si :
- la couverture du jeu laissait espérer une simulation de conduite ou un jeu en monde ouvert ;
- tu détestais La vie est étrange ;
- les années 1990 ont été vos pires années.
La note pixellisée
Route Nationale 69/Division 96
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