La Suisse attend désormais des « faits » de la part des talibans après les promesses de respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire. C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur Raphael Nageli après les pourparlers à Genève aujourd’hui, jeudi.
Une délégation d’une dizaine de talibans, conduite par le ministre de la Santé Qalandar Ebad, se trouve depuis plusieurs jours au bord du lac Léman pour tenir une série de réunions sur la situation humanitaire dans le pays, notamment avec certaines ONG. Il s’agit de la deuxième mission européenne après celle d’Oslo il y a quelques semaines.
Les discussions d’aujourd’hui avec la diplomatie suisse ont été « franches » et « franches », a déclaré à la presse le chef de la délégation suisse. L’ambassadeur Nageli, chef de la division Asie et Pacifique du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), admet qu’il n’a pas appris grand-chose de nouveau, mais souligne l’importance de cette rencontre.
« Ce n’est ni une reconnaissance ni une légitimation »
L’ambassadeur afghan auprès de l’ONU à Genève, Nasir Andisha, nommé par le précédent gouvernement et opposant aux talibans, avait demandé au gouvernement fédéral de ne pas rencontrer les représentants du nouveau régime, arrivé au pouvoir par la force à la fin de l’été. , et ne les avait pas reconnus au niveau international .
La rencontre ne représentait « ni une légitimation ni une reconnaissance » des talibans, mais c’était « une occasion de faire passer des messages », a répondu indirectement Nageli, et un dialogue plus structuré n’était pas prévu dans un avenir proche, même si les parties sont restées en contact.
« Nous avons clairement exprimé nos attentes en matière de droits de l’homme, de droit international humanitaire et de protection des civils », a-t-il déclaré. L’ambassadeur a souligné que la Suisse était entendue sur ces questions. « Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état d’enlèvements et de représailles contre des personnes associées au gouvernement précédent », a-t-il ajouté, « ainsi que par les violences contre les défenseurs des droits humains, contre les femmes et contre les intellectuels ». Berne s’attend notamment à ce que la promesse de reprendre les cours publics pour toutes les filles à partir de mars soit tenue.
millions de francs d’aide
L’année dernière, la Suisse a financé au total 60 millions de francs d’aide humanitaire pour l’Afghanistan. Berne soutient les activités du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de l’ONU et des ONG humanitaires. Au moins 27 millions de francs sont prévus pour cette année. Cette aide ne passe pas par l’Etat. « Nous avons déclaré que l’aide doit être fournie conformément aux principes humanitaires », a déclaré Nageli. L’offre afghane de rouvrir le bureau de coopération suisse à Kaboul avec des garanties de sécurité n’a pas encore été acceptée.
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