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LIBAN Le Drian reprend la « mission impossible » de la présidence libanaise

by León Paz

Les deux niveaux de blocage institutionnel, interne et externe, bloquent la nomination du nouveau chef de l’Etat. Le « Groupe des cinq » (France, Etats-Unis, Arabie saoudite, Qatar et Egypte) s’est réuni à Doha le 17 juillet pour rechercher une solution politique. Les partis chrétiens continuent de s’opposer à Sleiman Frangié, le candidat d’une formation surarmée (Hezbollah).

BEYROUTH (AsiaNews) – En ces heures, le compte à rebours a commencé pour le retour à Beyrouth de l’envoyé spécial du président Emmanuel Macron au Liban, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Une réunion préliminaire en vue du retour du diplomate au Liban – la date prévue est le 24 juillet – est prévue le 17 juillet à Doha, au Qatar, où les délégués du groupe de cinq pays impliqués dans la recherche d’une solution de travail, rencontrent la politique présidentielle crise.

Le 6 février, des représentants des États-Unis, de la France, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et du Qatar se sont réunis pour la première fois à Paris pour lancer une action commune visant à pourvoir le poste vacant à la tête de l’État libanais. Mais ni les Américains ni les Saoudiens, écrit-il Le Mondeils ont « réellement » participé à la mission et « ont laissé la France en première ligne, malgré les doutes sur ses décisions, qui visaient initialement Sleiman Frangié, le candidat du Hezbollah. » « Le Qatar », selon le quotidien transalpin, « tente en vain imposer le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun ».

Le retour de Le Drian dans la région intervient trois semaines après sa première visite le 21 juin, au cours de laquelle il a rencontré la quasi-totalité des responsables politiques, militaires et religieux du Liban, ainsi que des personnalités de la société civile. Les observateurs estiment qu’il devra revenir plusieurs fois avant de soumettre ses propositions à Macron, au terme d’une mission qui selon la presse transalpine semble « presque impossible ». Le diplomate français s’est rendu le 10 juillet en Arabie saoudite, où il a discuté des résultats de sa « mission d’écoutes téléphoniques » au Liban avec le conseiller à la cour royale Nizar Alaoula, également en charge du dossier libanais.

Sur le plan intérieur, c’est l’impasse totale en l’absence de majorité parlementaire qualifiée – comme en témoignent les 12 sessions électorales infructueuses depuis novembre dernier pour élire un président. Le Hezbollah, qui soutient le dirigeant nordiste Sleiman Frangié, s’oppose à tout candidat présidentiel qui conteste sa puissance militaire, acquise au cours de décennies de combats sur les fronts arabes, de la Syrie au Yémen et à travers l’Irak. En revanche, les forces hostiles aux milices pro-iraniennes refusent de laisser libre cours au Hezbollah. Après avoir soutenu la candidature d’un élu interne, le député Michel Mouawad, ils soutiennent désormais la candidature de l’ancien ministre des finances Jihad Azour, haut responsable du Fonds monétaire international (FMI). Cependant, les représentants du « Parti de Dieu » et leurs alliés bloquent toutes les sessions électorales en omettant systématiquement d’obtenir le quorum requis avant le second tour. Ils ont récidivé le 14 juin, quand, selon Samir Geagea, l’ex-ministre Azour, qui a recueilli 59 voix au premier tour, aurait facilement pu être élu au second tour avec 65 voix s’il avait obtenu six voix de plus.

Paris espère qu’une solution sera trouvée d’ici la fin de l’été et estime qu’il est urgent de sortir de l’impasse institutionnelle afin d’engager les réformes nécessaires pour contenir la crise financière et former un nouveau gouvernement. Il faut aussi éviter que la vacance du président ne complique aussi la succession du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, dont le mandat expire fin juillet, ou du commandant en chef des forces armées, le général Joseph Aoun, en novembre prochain.

De son côté, le Parti des forces armées libanaises est actuellement hostile aux efforts de la France, à qui il reproche de soutenir en coulisses la candidature de Sleiman Frangié, un homme du Hezbollah, depuis février dernier. Qualifiée par Paris de « pragmatique », cette élection, avec une personnalité affirmée en tant que président et un profil réformiste en tant que Premier ministre, est vécue comme une « ingérence » par les libéraux libanais.

A l’approche du retour de Le Drian, le chef du Courant patriotique libre (Cpl), Gebran Bassil, vient de déclarer : « Nous avons renoué le dialogue avec le Hezbollah en vue d’une solution inconditionnelle », se répétant toujours comme les Libanais l’ont fidèlement montré, à la candidature d’Azour. Le patriarche maronite pour sa part, carte. Beshara Raï suit de près tous les événements diplomatiques et internes et continue de défendre l’idée d’une conférence internationale proclamant la neutralité du Liban.

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