Zurich (awp) – Dans le secteur bancaire, le vent semble tourner en ce qui concerne la crypto-monnaie. Au départ sceptiques, voire méfiants, de nombreux instituts suisses envisagent aujourd’hui de proposer à leurs clients cette classe d’actifs comme produit d’investissement.
Une majorité d’acteurs bancaires vont encore plus loin et, selon un sondage publié mardi par Ernst & Young (EY), s’attendent à ce que les cryptomonnaies se démocratisent d’ici dix ans. Pour 55% des personnes interrogées, Bitcoin, Ethereum, Dodgecoin et autres deviendront à un moment donné une classe d’actifs classique comme les actions ou les obligations.
Les banques privées et les institutions basées en Suisse et détenues par des sociétés étrangères sont les plus convaincues d’un tel scénario avec respectivement 64% et 66%.
Les banques qui prévoient d’offrir des investissements en crypto-monnaie au cours des trois prochaines années sont également majoritaires à 55%. Encore une fois, les banques privées (68%) se distinguent, suivies des banques cantonales (50%).
Selon EY, les clients sont déjà très exigeants. « La raison de ce niveau d’intérêt élevé (…) pourrait être due aux faibles corrélations entre les investissements en crypto-monnaie et les investissements traditionnels », explique le géant du conseil.
Cependant, il existe encore une certaine réticence des banques, notamment d’un point de vue réglementaire. Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire – une émanation de la Banque des règlements internationaux – a proposé en juin dernier des exigences de fonds propres très strictes pour les institutions qui souhaitent s’aventurer dans le domaine des crypto-monnaies, rappelle EY.
Dans un avis publié en juillet dernier, UBS a mis en garde contre les « risques importants » des crypto-monnaies. La banque numéro un à Zurich recommande aux investisseurs d’éviter ce type d’actifs dans leurs portefeuilles et de préférer les valeurs technologiques moins risquées telles que la fintech.
De son côté, la Banque nationale suisse (BNS) ne reconnaît pas le statut monétaire du Bitcoin ou de l’Ether. Ces crypto-monnaies ne remplissent pas les conditions essentielles pour être considérées comme de l’argent, et les fortes fluctuations des prix vont à l’encontre d’un tel statut, a souligné en juin Andrea Maechler, membre de l’équipe de direction de la BNS.
fr / al
« Evangelista de Internet. Comunicador extremo. Aficionado al alcohol sutilmente encantador. Típico fanático de la televisión ».