Près de deux mois après les milliards de soutien pour éviter la faillite désordonnée du Credit Suisse, il y a de bonnes nouvelles pour le gouvernement fédéral. La ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, les a révélés en exclusivité à RSI. «La Confédération a accordé un prêt de garantie de 100 milliards de francs. Il s’agit d’une garantie de l’État à la BNS afin qu’elle puisse fournir des liquidités au Credit Suisse. Les 100 milliards de francs ont été remboursés. Le Credit Suisse a intégralement remboursé ces liquidités.»
Au cours de la longue interview devant les micros du RSI, Karin Keller-Sutter est également passée en revue ses cinq premiers mois en tant que ministre des Finances. Cinq mois au cours desquels il a non seulement dû traiter du sujet du «Credit Suisse», mais aussi de la mise en œuvre du projet de fiscalité des entreprises et de la situation financière difficile de la Confédération.
« La détérioration des finances fédérales est devenue évidente après que le Parlement a approuvé diverses dépenses sans les égaler. Par exemple pour la garde d’enfants, pour l’armée, pour le climat. Selon la Constitution fédérale, nous sommes tenus de maintenir «l’équilibre entre» les dépenses et les revenus. Nous devons donc lever 2 milliards de francs pour 2024», explique Karin Keller-Sutter.
Ces dernières semaines, il a aussi dû défendre le projet de taxer les grandes entreprises. Il y a une résistance farouche venant de la gauche et surtout du PS, notamment en ce qui concerne la redistribution de l’argent. qu’est-ce qu’il répond
« 140 pays le font. C’est bien un projet de l’OCDE et du G20. La question est : si cette imposition minimale est instaurée, comment sera-t-elle répartie entre les cantons ? La réponse repose sur un compromis approuvé par le Parlement. » : 75% vont aux cantons, 25% à la Confédération. Et puis il faut dire : tous les cantons défendent à l’unanimité cette réforme.
Passons maintenant au Credit Suisse. Main dans la main, comment avez-vous (personnellement) vécu cette semaine de mars ?
« Ce furent des jours difficiles. Les tensions étaient fortes. J’étais très concentré et (personnellement) calme. Mais nous (le Conseil fédéral, la FINMA et la BNS) savions que nous devions trouver une solution sensée et solide d’ici le dimanche 19 mars. Si nous ne l’avions pas fait, cela aurait été une mauvaise faillite pour le Credit Suisse.
En regardant vers l’avenir, ne devrions-nous pas réfléchir à la manière d’éviter ces situations ? Un troisième renflouement de Potlica (après UBS en 2008 et Credit Suisse en 2024) n’est plus acceptable…
«Bien sûr, je suis d’accord, mais il faut d’abord analyser la situation et en tirer les bonnes leçons.» Il faut aussi dire que le Credit Suisse était un cas très particulier car sa disparition est liée à une perte de confiance. La banque c’était mal géré. Je pense que je peux le dire. Elle est visible de tous aujourd’hui.
Pouvons-nous être tranquilles face à la situation internationale ou les marchés financiers sont-ils toujours instables ?
« En tant que ministre des Finances, je ne veux pas confondre ou alarmer, mais je dirais que le danger n’a tout simplement pas diminué. Mon optimisme est donc très prudent.
Elle s’inquiète même…
«La Suisse a déjà mis cette crise financière derrière elle avec le Credit Suisse. Comparativement à d’autres pays, nous avons une inflation plus faible et de bonnes données économiques. Cependant, si l’Allemagne entre en récession et que d’autres pays européens et les États-Unis ont des difficultés, eh bien, notre pays en souffrira aussi.
Vous trouverez ci-dessous une sélection de quelques extraits inédits de l’interview vidéo avec la RSE de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter
Karin Keller-Sutter et la fusion UBS-Credit Suisse
« La tension était élevée. Personnellement, j’étais concentré et calme.. C’est le vif souvenir que Karin Keller-Sutter a de l’époque de la fusion UBS-Credit Suisse (entre le 16 et le 19 mars 2023).
« Nous défendrons les intérêts des contribuables »
Bonne nouvelle pour la Confédération. Le Credit Suisse a déjà remboursé tous les prêts de plusieurs milliards de dollars avec des garanties de l’État à la BNS. La prochaine étape pour le gouvernement fédéral sera de conclure un accord de garantie avec UBS. « Négociations en cours »dit le ministre des Finances et ajoute : « Nous défendrons les intérêts des contribuables. »
Mesures pour éviter que l’affaire Credit Suisse ne se reproduise
Que faire pour éviter des scénarios similaires à l’avenir ? Il n’y a pas de recettes magiques. Le cas du Credit Suisse était une exception absolue, souligne Keller-Sutter. Cela ne signifie pas qu’il ne nécessite pas une analyse approfondie. Nous devons comprendre, et ce sont les mots de Karin Keller-Sutter, « comment un patient peut mourir alors qu’il ne semblait pas en phase terminale ».
Karin Keller-Sutter commente l’économie internationale
Le conseiller fédéral est davantage préoccupé par la situation internationale sur les marchés financiers et économiques. Il n’est pas pessimiste pour la Suisse, mais les problèmes des autres pourraient aussi affecter notre pays.
L’avenir de la place financière suisse
Une question fondamentale pour la Suisse sera de décider quelle place financière elle devrait avoir à l’avenir. Toujours un carré orienté vers le monde global, ou un carré plus centré sur notre pays ? Cette discussion, dit Karin Keller-Sutter, doit être menée.
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