DE NOTRE CORRESPONDANT
PARIS – L’engouement typiquement français pour les sigles s’exprime dans la nouvelle formule mode HPI ou Haut Potentiel Intellectuelutilisé pour désigner les adultes mais surtout les enfants qui seraient plus intelligents, doué de la moyenne.
Prolongation HPI est aussi le titre français original de la série télévisée diffusée en Italie Morgane – Brillante détectivepreuve que le haut potentiel intellectuel a fait des études de neurologues et de psychiatres une expression courante et populaire.
Peut-être trop, tellement que l’hebdomadaire obs lui dédie la couverture avec une question : Tous HPI ?, tous à haut potentiel intellectuel ?
Il y a toujours eu des enfants ou des jeunes très brillants et talentueux qui étudient, et personne ne doute de la possibilité de mieux suivre les personnes ayant des capacités spéciales. Ce qui commence à contester est làeffet de modela tendance à voir ses enfants comme des HPI dès la première bonne année, par ex. la volonté de les classer avec cet acronyme, qui est maintenant considéré comme un diplôme.
POUR »Mes enfants sont excellentsles seuls élèves de toute l’école qui ne sont pas HPI », est une blague qui circule sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines, pointant du doigt l’obsession actuelle des signaux qui pourraient garantir à leurs enfants un sort différent, meilleur que celui réservé à la normale pour les autres.
C’est une mode qui s’entremêle avec l’autre Le souci – de plus en plus présent à Paris – de garantir aux enfants les meilleures écolesqu’elles soient publiques ou privées.
La recherche du chemin parfait pour aller à l’école commence à l’école primairecar seules certaines écoles élémentaires garantissent des chances raisonnables d’entrée dans certains collèges, et seuls certains collèges donnent accès aux lycées les plus réputés, publics (d’Henri IV à Louis Le Grand) ou privés (de Franklin à l’École Jeannine- Manuel) , à leur tour des conditions préalables pour assurer les meilleures études universitaires.
La rhétorique de la méritocratie – qui est de plus en plus comprise comme un triomphe darwinien sur les plus faibles plutôt qu’une lutte contre des privilèges injustes – et les craintes d’un avenir incertain y poussent de nombreuses familles chercher et trouver des signes de la nature exceptionnelle des enfants partout.
De nombreuses écoles privées, comme Jeannine-Manuel, où a étudié le secrétaire d’État américain Antony Blinken, demandent aux candidats à un diplôme d’études secondaires test d’intelligencele quotient intellectuel : il y a ceux qui essaient d’aller de l’avant et de faire étudier d’abord leur enfant pour réussir quota fatidique 130celui qui donne droit à la mention précieuse à HPI.
Voici le piège: HPI n’est pas que du narcissisme, c’est un outil Concours de plus en plus dur et précoce. Cependant, les QI supérieurs à 130 représentent 2,3 % du total, donc très peu.
Ensuite, il y a une autre façon de rejoindre le club: pour indiquer que toute difficulté scolaire ou cognitive dépend du fait que le garçon ou la fille soit HPI. L’élève est-il très brillant ? C’est certainement un haut potentiel intellectuel.
L’étudiant, en revanche, a une faible moyenne Ou peut-être même une difficulté assez courante, comme la dyslexie ? Lui aussi a certainement un grand potentiel intellectuel.
HPI est leacronyme salutaire une société qui condamne les enfants – tous – à être extraordinaires.
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