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le retour contrarié de l’Amérique

by León Paz

« L’Amérique est de retour » : ce slogan simple, optimiste, caricatural, a accompagné l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, fin janvier 2021. Ce  » retourner «  se voulait réparer. Il impliquait une réponse préalable, voire une forme de trahison, par rapport au rôle traditionnel des États-Unis dans les affaires du monde. L’ère Trump avait été marquée, il est vrai, par plusieurs renoncements et abandons significatifs : le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPoA), de celui de Paris sur le climat, de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS).

Décidé à la fois saccager l’héritage Obama et à encrasser aux pieds un système multilatéral jugé périmé et superflu, Donald Trump avait provoqué l’effacement des pays alliés, en particulier des Européens. Ne se sentant tenu par aucun engagement du passé, l’ex-entrepreneur avait imposé une politique étrangère purement transactionnelle.

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Joe Biden, lui, a voulu réhabiliter la parole et les engagements traditionnels des États-Unis, représente le langage des valeurs et retrouve le chemin des alliances. Avec un pays principal en ligne d’horizon de sa politique étrangère : la Chine. Par sa puissance commerciale, ses ambitions militaires, son industrialisation éclairée au mépris des risques climatiques, ses technologies avancées, son nationaliste agressif dans l’Indo-Pacifique, Pékin se trouve en situation de compétition ou de tension avec Washington. La priorité absolue de Joe Biden est de préparer son pays à cette rivalité du présent et du futur, qui va forcement s’aiguiser.

Cela suppose d’abolir la distinction entre politique intérieure et extérieure. En cela, il existe une continuité avec son prédécesseur, Donald Trump, et son « L’Amérique d’abord ». Voilà pourquoi le président démocrate a souvent cité la Chine dans son argumentaire en faveur du plan majeur d’investissements dans les infrastructures (1 200 milliards de dollars), adopté en novembre au Congrès. Moderniser l’Amérique, c’est mieux l’armer.

« Positions de force »

Dans le bon sens, la nouvelle administration d’un opéra et une révision des priorités des Amériques dans le monde. Le Moyen-Orient et l’Europe sont délaissés, l’Asie concentre l’attention. Jake Sullivan, le conseiller national à la sécurité de Joe Biden, est l’un des penseurs et des acteurs les plus influents auprès du président. Le but de ceci est une expression de Dean Acheson dans un contexte politique : « postes de force ».

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