Au Canada, il discute d’un projet de loi visant à faire du français la première langue du Québec, la région francophone du pays. Un projet mais contesté par la minorité anglophone et par ceux qui craignent la loi pourrait aussi discriminer les immigrés. Des contentieux judiciaires ont déjà été annoncés.
« Au Canada, les langues officielles sont le français et l’anglais — l’historienne et chargée de cours à l’Université Carleton à Ottawa, Anne Trépanier, explique aux micros du RSI — et il y a évidemment une population anglophone au Québec qui se rapporte au gouvernement comme n’importe qui d’autre fait provincial et fédéral. Ainsi, le français est utilisé dans la vie de tous les jours, alors que l’anglais et le français peuvent être utilisés pour tout ce qui concerne l’identité canadienne en général, donc les routes, les transports, les passeports, la radio et la télévision nationale.
L’historienne canadienne explique ensuite que la loi 101 protège l’usage du français depuis 1977, en réglementant par exemple son usage sur les panneaux publicitaires, dans les écoles pour enfants et dans les entreprises de plus de 50 salariés. « Et cette langue doit être le français ».
La nouvelle loi 96, d’autre part, vise à imposer le français également aux petites entreprises et affecte apparemment aussi les immigrés. « Le gouvernement canadien a de grandes ambitions en matière d’hospitalité. Le Québec a négocié avec le gouvernement fédéral et conservé la gestion de l’immigration sur son territoire, optant pour l’accueil d’environ 50 000 migrants économiques chaque année. Mais les compétences linguistiques de ces migrants font partie des critères d’accueil et d’intégration parfaite dans les régions, ce qui implique de parler français. Mais il faut dire que le Québec compte aussi des migrants temporaires et des travailleurs invités. Ou, plus important encore, il existe des cas de regroupement familial. Il y a donc un certain nombre de personnes en situation précaire, pour lesquelles il y a ceux qui s’opposent à ce qu’on leur impose la langue française parce qu’ils estiment qu’il y a des problèmes plus importants à résoudre que la question linguistique ».
Le secteur de la santé fait également son apparition, craignant de ne pas pouvoir trouver de travailleurs capables de communiquer dans la langue officielle, soit le français, langue dans laquelle, d’ailleurs, avec la nouvelle loi, les nouveaux immigrants seront appelés à interagir avec certaines charges publiques dès six mois après son arrivée au Québec.
L’introduction de cette nouvelle loi crée donc plusieurs nouvelles tensions.
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