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La Suisse et les Etats-Unis, partisans de l’honnêteté fiscale : évasion fiscale à 8%

by Javier Tejera

La maladie est grave, mais son traitement n’est pas facile. L’évasion fiscale en Italie est plus qu’un simple mal-être, elle s’apparente davantage à une pathologie chronique et complexe. Selon une enquête Eurispes de 2016, l’Italie aurait un PIB non déclaré de 540 milliards d’euros, un chiffre énorme si l’on considère que le produit intérieur brut officiel est plutôt de 1 500 milliards d’euros. En ce qui concerne l’évasion fiscale, l’Italie n’est pas satisfaite même dans le classement de l’OCDE : sur la période 1999-2007, notre pays se classait au 23ème rang parmi les 25 pays de l’OCDE en termes de part de l’économie souterraine dans le PIB. La valeur moyenne du phénomène sur ces huit années était de 27%, avec un pic à 27,8% en 1999.

Seule la Grèce est pire que nous (avec un taux moyen de 27,5% sur toute la période) et le Mexique (30%). Toutefois, les pays les plus performants du classement sont toujours la Suisse et les États-Unis, avec des pourcentages d’environ 8,5%. Si nous nous reportons à une période plus récente et regardons un horizon continental, nous constatons que l’Italie a fait quelques progrès : en 2003, notre pays avait en effet une économie souterraine de 26,8% du PIB, qui est ensuite passée à 20, puis a diminué de 8. %. Une amélioration plus importante que dans la plupart des pays de l’Union européenne, mais encore bien inférieure à celle des principaux pays du vieux continent. Sur la seule base de 2014, l’économie souterraine par rapport au PIB était de 9,6 % au Royaume-Uni, de 10,8 % en France et de 13,3 % en Allemagne. Cependant, pour obtenir une mesure plus plausible du phénomène, il faut recourir au « tax gap » : la différence entre les impôts effectivement collectés par les administrations fiscales et ceux qui le seraient dans un système de respect totalement spontané de la législation existante. Et le déficit fiscal en Italie est d’environ 109 milliards par an.

L’impôt le plus éludé ? T.V.A. (environ 40 milliards), suivi par l’Irpef. Irès et Irap. Mais si la maladie ne disparaît pas, les traitements ne s’arrêtent pas et la bonne nouvelle, c’est que le système de lutte contre l’évasion fiscale fait des progrès. En dix ans (de 2006 à 2016), l’Agence du revenu a plus que quadruplé les montants récupérés grâce à l’évasion fiscale, passant de 4,4 milliards à un record de 19 en 2016.

16 février 2017 (modifié le 16 février 2017 | 12:17)

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