Alors qu’au-delà des Alpes nous nous sommes concentrés sur l’atténuation des effets de la chaleur intense, des indications viennent du Tessin contre la propagation du moustique tigre, du palmier et de la maladie de l’encre du châtaignier. Mais aussi des suggestions visant à rendre les bâtiments plus vivables en été. Ce sont quelques-uns des cinquante projets pilotes qui ont servi de base à la conférence sur l’adaptation au changement climatique organisée par l’Office fédéral de l’environnement (DETEC) à Berne mardi. En effet, un programme initié par le gouvernement fédéral il y a dix ans tire à sa fin. Et il se termine par des chercheurs, des responsables et des politiciens discutant de la manière dont la société peut s’adapter au changement climatique déjà ressenti et se préparer aux défis futurs.
Rosti : « Mesures de renforcement »
En effet, la Suisse est particulièrement touchée par les effets de la hausse de la température, qui dans notre pays a été le double de la moyenne mondiale (+2,5°C contre +1,2°C par rapport à la période préindustrielle). Il en résulte un risque croissant de fortes pluies, d’inondations, de sécheresse et de glissements de terrain. Le programme pilote a financé des projets innovants des cantons, des communes et des villes pour lutter contre ces catastrophes et d’autres. Les exemples incluent le revêtement routier innovant, qui contribue à rafraîchir les espaces urbains, ou la plantation d’espèces d’arbres résistantes à la chaleur afin que les forêts continuent à protéger les habitations, les routes et les rails des mouvements de débris à l’avenir. « Les dangers vont augmenter avec les températures », a déclaré le directeur du DETEC Albert Rösti lors de l’ouverture de la conférence. « Il faudra donc renforcer les mesures existantes et en introduire de nouvelles pour protéger la population et leurs habitats et habitats. Espace économique ».
Les 50 projets concernaient les vagues de chaleur et les sécheresses estivales de plus en plus fréquentes, le risque croissant d’inondations et de pentes instables, ainsi que la propagation d’organismes nuisibles, de maladies et d’espèces exotiques.
Malgré tout, le Tessin est pionnier dans la lutte contre le moustique tigre (Tipress)
Quelques projets en pilules
Il y a eu 15 projets pilotes sur le thème de la « canicule », plus que dans tout autre domaine. À Porrentruy (JU), la devise était « Participation » et l’accent a été mis sur l’importance des arbres et de la verdure urbaine à différents niveaux et avec des actions concrètes telles que les toits verts. Afin de motiver les propriétaires privés à verdir leurs jardins, des fiches techniques sur les essences d’arbres particulièrement résistantes à la sécheresse et aux gelées tardives ont été créées.
Avec le projet « Lignes directrices pour la construction au sud des Alpes », le Tessin est parti du constat que les réglementations de construction existantes ne suffisent plus et doivent être adaptées aux zones climatiques plus chaudes. Il a été souligné qu’à l’avenir la demande énergétique pour le refroidissement sera plus importante que pour le chauffage dans les bâtiments administratifs, mais aussi que les surfaces vitrées doivent être réduites et l’isolation des bâtiments doit être repensée. A Regensdorf (ZH), le projet « Aménagement d’un espace adapté au climat » s’est concentré sur la conception des bâtiments pour les flux d’air frais, sur l’ombrage des espaces ouverts et sur l’eau, qui doit être rendue habitable par des fontaines dans le quartier, pièces d’eau et canaux en pierre à ciel ouvert.
Le projet pilote « Évaluation des risques d’inondation le long de l’Aar » a quant à lui calculé le potentiel de dommages sur l’ensemble du cours de la rivière pour les années 2040 et 2100, sur la base des derniers modèles climatiques et d’une projection de tassement. La méthodologie peut bien entendu être transposée à d’autres rivières et lacs.
Plus de publications de Tessin
Trois projets développés dans notre canton se sont plutôt concentrés sur les diffusions indésirables. Afin de remédier à la perte de châtaignes affectées par la «maladie de l’encre» causée par deux agents pathogènes thermophiles, des espèces telles que le sycomore, le tilleul indigène, le charme houblon et le sorbier ont été identifiées comme les espèces d’arbres les plus appropriées pour la conservation des forêts de protection identifiées. Un deuxième projet a testé un modèle de risque pour la propagation du moustique tigre en Suisse. Le troisième projet pilote tessinois porte sur la gestion différenciée d’une espèce aussi envahissante que populaire au Tessin, le palmier porte-bonheur. Dans ce cas également, impliquer et sensibiliser la population à la lutte est crucial pour un confinement efficace.
La palme porte-bonheur, un symbole tessinois devenu incontrôlable (Tipress)
Le PNR73 pour une économie durable
Toujours à Berne, les résultats du Programme national de recherche « Économie durable » (PNR73) du Fonds national suisse de la recherche scientifique ont été présentés mardi par un hasard unique après cinq ans de travail. Dans 29 projets, 210 experts ont examiné comment l’économie suisse peut devenir plus durable.
Le résultat a été un ensemble de propositions – résumées dans un « livre blanc » – à envoyer aux politiques pour accélérer la transition. Les chercheurs, dont le budget s’élève à 20 millions de francs, proposent un mélange d’initiatives volontaires et d’incitations légales.
Moins de viande et des maisons plus petites
Par exemple, dans le secteur alimentaire, il a été démontré que passer des produits d’origine animale aux produits d’origine végétale réduirait non seulement l’impact environnemental de 36 %, mais améliorerait également la santé tout en réduisant les dépenses.
L’impact environnemental de la viande (Keystone)
Une autre branche sur laquelle nous nous sommes concentrés est la construction. En effet, les résultats du programme suggèrent qu’une combinaison de bâtiments plus économes en ressources et d’une plus grande acceptation de vivre dans des espaces de vie plus petits, en particulier chez les plus de 50 ans, est une solution bénéfique.
Concrètement, les bâtiments doivent utiliser des énergies renouvelables et faire davantage appel à des matériaux secondaires comme le bois, qui ont moins d’impact sur l’environnement. En outre, un moratoire sur la démolition devrait être instauré. En ce qui concerne les surfaces des maisons, un changement de mentalité s’impose à tous les acteurs. Les bâtiments qui peuvent être adaptés aux situations individuelles telles que l’âge ou les handicaps physiques doivent également être financés.
Selon Philipp Thalmann de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), lors d’une conférence de presse, chaque Suisse a besoin en moyenne de 51 mètres carrés pour vivre aujourd’hui, soit 13 de plus qu’en 1990. C’est l’espace de vie dont il a besoin pour récupérer, a-t-il ajouté.
Focus sur une économie circulaire
En plus de ceux déjà mentionnés, les différents projets ont ensuite touché un certain nombre d’autres domaines. Il s’agit notamment de la finance, de la mobilité, de l’agriculture, des écosystèmes forestiers, des chaînes d’approvisionnement, de la gouvernance et de l’économie circulaire. « Aujourd’hui, seulement 8,6 % de toutes les ressources dans le monde sont réutilisées. Le reste est jeté », explique Karolin Frankenberger de l’Université de Saint-Gall.
Comme vous pouvez le voir, il y a beaucoup d’idées.
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