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Évasion du personnel soignant au Tessin, un cas national en Italie

by León Paz

La fuite du personnel soignant dans la zone frontalière du canton du Tessin est devenue un cas national en Italie. En fait, il est discuté en détail dans la dix-neuvième édition du « Rapport sur la santé » préparé par des chercheurs de l’Université Tor Vergata de Rome et de l’Association italienne des médecins généralistes, qui ont diffusé les résultats de leurs recherches sur le secteur de la santé et ses perspectives environnantes. Avenir.

Un vaste dossier de plus de cinq cents pages, agrémenté de nombreux tableaux, qui dresse le portrait de la « planète santé », c’est-à-dire de la maladie majeure qui fait âprement débat au niveau politique. Parmi les maux qui détériorent l’état de santé du système de santé italien, des chercheurs de Crea Sanità, le Centre de recherche économique appliquée à la santé, soulignent la migration du personnel de santé – infirmiers et médecins – vers la Suisse.

Une évasion principalement concentrée sur les établissements de santé du canton du Tessin. Pas seulement les hôpitaux, mais aussi les laboratoires et les maisons de retraite. Dans ce contexte, le « Rapport sur la santé » annuel récemment présenté à Rome répète une vérité bien connue qui, compte tenu de l’ampleur du phénomène, semble contrecarrer les tentatives visant à ralentir la fuite des agents de santé, comme la prime offerte par le Une « taxe santé » instaurée par la loi de finances 2024 est prévue. Une prime dont le montant n’a pas encore été déterminé par les régions de Lombardie et du Piémont, mais qui devrait s’élever à quelques centaines d’euros par mois si les salaires des infirmières augmentent. Le pouvoir d’achat de la Suisse est 46,2% supérieur à celui du même pouvoir d’achat. Lombardie, employés des établissements de santé de la zone frontalière. Surtout, les établissements de santé sont confrontés à une pénurie croissante de personnel.

Une pénurie de personnel soignant et de médecins, à laquelle nous aimerions remédier avec la prime. Ceux qui travaillent actuellement en Suisse ont clairement fait savoir, lors des réunions houleuses de la ligue de soutien à la «taxe santé», qu’ils n’avaient pas l’intention de travailler à nouveau en Italie. Et pas seulement en termes de salaire, mais aussi en termes de conditions de travail et de perspectives de carrière, qui, selon eux, sont refusées en Italie. On ne peut pas exclure que le personnel des établissements de santé de la zone frontalière puisse bénéficier de la prime, car elle attirera probablement le personnel des provinces limitrophes des contreforts de Ramina, Como et Varese.

En bref : les problèmes se déplaceront en aval, alors qu’aucun changement n’est attendu au nord, au Tessin. Et pour une raison très simple. Comme le certifie le « Rapport Santé » à travers une analyse minutieuse : l’inégalité de traitement économique par rapport à celui prévu dans les pays européens. En Suisse, une infirmière gagne jusqu’à 5.500 francs bruts par mois (plus de 5.850 euros au taux de change actuel), contre 2.600 euros bruts par mois en Italie. Hors douane, le coût de la vie est plus cher et les mesures de protection sont moins nombreuses. Une étude de Crea Sanità montre également que les infirmières italiennes gagnent 56 % de moins que leurs collègues allemands et 20 % de moins que leurs homologues anglais. Le salaire des infirmières italiennes est, toujours à parité de pouvoir d’achat, 19 % inférieur aux salaires moyens d’une vingtaine de pays européens. À Londres et à Berlin, les inégalités sont encore plus grandes pour les médecins, où ils ont vu une augmentation de 16 % au cours de la dernière décennie, tandis que celles des infirmières ont augmenté de 4 % sur la même période, avec un revenu brut annuel passant de 32 600 € à 32 600 €. 33’900 euros, alors que dans le canton du Tessin il dépasse les 70’000 francs par an.

Le « Rapport sur la santé » souligne que la fuite du personnel médical vers la Suisse aura également de graves conséquences sur la prise en charge des personnes âgées. Un autre axe de recherche est le vieillissement de la population : d’ici 2040, le nombre de personnes de plus de 80 ans dans la province de Côme augmentera de 30 %. Actuellement en Italie, il y a 6,2 infirmières pour mille habitants, une proportion qui tombe à 6 sur les rives du Lario. On craint que l’augmentation du nombre de personnes âgées et le besoin croissant de soins ne conduisent à un effondrement du système. Surtout si la fuite du personnel médical vers la Suisse se poursuit. Il n’y a aucune illusion que cela puisse changer.

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