Pour la première fois depuis sa création, un pays tiers prend la présidence d’Eusalp, la stratégie macro-régionale de l’Union européenne pour les Alpes. La relève de la garde a eu lieu le 24 novembre à Trente avec la passation de relais de l’Italie à la Suisse. « Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Union, le changement climatique se fait davantage sentir dans les Alpes que dans les plaines », a déclaré le nouveau capitaine du Tyrol, Anton Mattle. Et en effet, le plus grand succès de la présidence italienne de l’Eusalp – selon Mirko Bisesti, conseiller de la province autonome de Trente – a été d’avoir convaincu la Suisse d’accepter la présidence du groupe car «sans un rôle central de la Confédération, il est impossible de développer des stratégies alpines crédibles, notamment vis-à-vis de l’eau.
Arbitrage sur l’eau, ressource du territoire
Le président de la Conférence des gouvernements cantonaux, Christian Rathgeb, voit dans cette transition un moment positif pour la politique étrangère de l’Union européenne. Le programme suisse s’inscrira dans la continuité de celui de l’Italie : d’abord l’économie circulaire puis la question cruciale de la gestion des ressources en eau. « Nous devons trouver un accord sur le rôle de l’eau en tant que ressource pour le territoire. Quand on parle d’eau, on parle d’énergie et de sécurité». La troisième question porte ensuite sur la mobilité durable, encore insuffisamment développée dans les Alpes, notamment dans les zones frontalières. Les activités d’Eusalp sont communiquées dans les quatre langues de la Confédération – italien, ladin, français et allemand – pour une diffusion maximale dans toute la communauté alpine.
L’hydrogène change la donne pour la montagne
Eusalp est l’une des stratégies macro-régionales de l’UE financée par les Fonds structurels. 48 régions des cinq pays de l’UE de l’arc alpin – Italie, France, Autriche, Allemagne et Slovénie – ainsi que la Suisse et le Liechtenstein sont impliquées. « C’est toujours intéressant de voir le point de vue de quelqu’un qui ne fait pas partie de l’UE. Cela apporte plus de créativité à notre travail et renforce la coopération », a commenté Slawomir Tokarski, directeur général de la DG Regio de la Commission européenne, qui était présent lors de la conférence finale de la présidence italienne à Trente. «Je pense que le défi pour la Suisse est de taille car l’Italie a fait du bon travail. Nous attendons de la Commission qu’elle voit réellement l’implication des jeunes et la réalisation de la transition verte. La présidence italienne a ouvert la voie à l’hydrogène, qui sera l’un des changeur de jeu pour la montagne. Par exemple, il sera intéressant de voir la création de stations de ski zéro émission ».
Accès aux fonds de cohésion régionale
Enfin, Tokarski a appelé les régions de l’UE participant à l’Eusalp à intégrer les ressources de coopération aux fonds de cohésion intégrer. « Souvent, les meilleures idées viennent des stratégies macro-régionales, mais il n’y a pas assez de fonds pour développer les projets. Il est maintenant nécessaire que les acteurs qui ont développé les idées dans le cadre de l’Eusalp se manifestent et demandent aux régions des fonds de la politique de cohésion pour développer leurs projets.
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