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France-Croatie et les supporters : L’équipe nationale pluraliste, qui n’est populaire que lorsqu’elle gagne, revient à la mode

by Gerardo Artiga

Lors de la Coupe du Monde, il y a toujours des critiques qui ont l’habitude de s’en prendre à l’équipe de leur pays par snobisme ou peut-être parce que, comme ce fut le cas avec l’équipe nationale italienne il y a quelques années, elle était « pleine de joueurs de la Juventus ».


Cependant, en France, tout dépend de l’appartenance ethnique des joueurs. C’est pourquoi, aux côtés de la grande majorité des supporters des Bleus, aujourd’hui quelqu’un à Paris, Lyon ou Nice soutiendra ou fera semblant de soutenir la Croatie. Il y a beaucoup de joueurs « noirs » dans l’équipe et à l’extrême droite il y a ceux qui se plaignent, citant une longue tradition d’hommes politiques et d’intellectuels, de Jean-Marie Le Pen à Alain Finkielkraut, qui ont ridiculisé l’Équipe de ces dernières décennies. France (EDF) avec l’argument simple que seul le nom est français.

Mbappé, Pogba, Matuidi, Griezmann et ses coéquipiers affrontent alors une équipe adverse composée uniquement de joueurs blancs. Et Mandzukic, RakiticModric et les autres portent presque tous des noms se terminant par « -ic », comme le prédit le stéréotype du Slave et de cette Europe pré-immigrée et souverainiste tant vantée par Trump et ses amis de ce côté-ci de l’Atlantique.

L’équipe la plus multiethnique contre l’équipe la plus homogène : les joueurs deviennent – ​​contre leur gré – les symboles des clubs auxquels ils appartiennentet cela se produit en France au moins depuis 1998, lorsque l’équipe nationaleavis noir blanca remporté la Coupe du monde à domicile. Depuis, les événements des Bleus ont pris une énorme importance politique, pour le meilleur ou pour le pire.

La victoire du noir Thuram, du blanc Deschamps et de l’« arabe » Zidane a servi le président gaulliste Chirac et le premier ministre socialiste Jospin. diffuser ainsi l’image d’une société française riche et « plurielle » gauche et donc réussi.

Ce mythe a été enterré et dépoussiéré à plusieurs reprises, témoignage de la relation d’amour et de haine que les Français entretiennent avec leur équipe. Lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, par exemple, l’« EDF » sort au premier tour après des disputes publiques avec l’entraîneur et le choix d’un hôtel trop luxueux à Knysna. Les champions nés en banlieue sont traités comme des criminels gâtés et la ministre des Sports Roselyne Bachelot parle de « patrons immatures qui donnent des ordres à des enfants apeurés ». Ensuite, il y a eu l’exclusion de Benzema et Ben Arfa, qui n’a jamais été digérée par de nombreux Français d’origine maghrébine qui y voyaient une discrimination.

Mbappé est le plus clair lorsqu’on lui demande Le Monde — « Est-ce que des phrases comme « Il y a trop de noirs dans l’équipe nationale » vous font mal ? » – répond-il ainsi: « Non, parce que si on gagne la coupe, personne ne le dira. »

En fin de compte, cela dépend. S’il gagne la deuxième étoilel’équipe qui est depuis devenue noir noir noirou bien elle sera portée presque en triomphe par des millions de Français fous. Toutefois, si Mbappé échoue, ceux qui préfèrent désormais le modèle croate feront entendre leur voix.





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