Le verdict est tombé. Une Suissesse qui a tenté de massacrer deux femmes dans un grand magasin de Lugano, dans le sud de la Suisse, pour le compte du groupe jihadiste Etat islamique (EI) a été condamnée à neuf ans de prison lundi 19 septembre. Pas elle « Aucun respect pour la vie humaine » et a « J’ai agi de sang-froid, planifié l’acte, décidé quelle arme utiliser et où l’acheter »a déclaré la présidente du tribunal, Fiorenza Bergomini, en lisant le verdict.
La santé mentale des prévenus était au centre de ce procès, qui s’est déroulé dans la semaine du 29 août au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, ville de la même région italophone où s’est produit le drame. A 29 ans, la jeune femme, dont le tribunal n’a pas voulu publier le nom, était en procès « Tentatives d’assassinat répétées » et violant la section de la loi fédérale interdisant les groupes djihadistes al-Qaïda et ISIS. Il lui était notamment reproché d’avoir agi à cette fin « Commettre un acte de terrorisme » au nom de l’EI.
Déficience intellectuelle due à la schizophrénie
Le 24 novembre 2020, le prévenu a tenté de massacrer un client et un employé d’un grand magasin de Lugano avec un couteau à pain acheté localement. L’une des victimes a été grièvement blessée au cou. La seconde, une vendeuse avec une main blessée, a réussi à contrôler l’agresseur avec d’autres personnes. Le prévenu a également été poursuivi pour prostitution entre 2017 et 2020 sans le signaler.
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Le procureur Elisabetta Tizzoni avait requis 14 ans de prison et un sursis de peine pendant que l’accusé recevait des soins médicaux « Établissement correctionnel fermé » tant qu’il y a un risque de récidive. Selon les experts cités en tête, il souffre d’une déficience intellectuelle légère et d’une forme de schizophrénie et risque de rechuter. Elle vient d’un père suisse et d’une mère serbe et s’est convertie à l’islam après avoir été mariée à un Afghan, dont elle a divorcé l’année dernière.
« Amoureux » d’un combattant de l’EI
À aucun moment du procès, l’accusé n’a manifesté de remords. Il a assuré que s’il devait le refaire, il le referait, mais « Mieux… avec des complices ». Il a également dit qu’il voulait jouer depuis longtemps « L’État islamique » et cela montre que c’était « Capable de commettre un acte de terrorisme ». La défense s’est appuyée sur son état mental pour réfuter le mobile « terroriste », réclamant une peine de 8 ans de prison « Tentative de double meurtre ».
Le président du tribunal a souligné lundi que des études avaient montré que les terroristes souffrent souvent de stress ou de problèmes psychiatriques. « Nous ne devons pas oublier qu’en matière de terrorisme, il y a des personnes atteintes de troubles psychiatriques qui ne font pas partie d’organisations terroristes mais sont considérées comme des combattants solitaires. »il a souligné.
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Lors de l’attaque, la jeune femme a crié plusieurs fois « Allahu Akbar » (Dieu est le plus grand) e « Je vengerai le Prophète Muhammad »et déclaré « Je suis là pour IS »selon l’acte d’accusation, qu’il croit avoir échangé avec elle « Prémédité et planifié ». Il était connu des autorités. Selon la police suisse, c’était ça » tomber amoureux « elle a tenté de s’inscrire sur les réseaux sociaux d’un combattant jihadiste en Syrie en 2017 avant d’être arrêtée à la frontière turco-syrienne et renvoyée en Suisse puis admise dans un hôpital psychiatrique. La Suisse n’a jamais subi d’attaque djihadiste majeure, mais a subi deux attaques au couteau en 2020, à Lugano et Morges.
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