Rajapaksa bloqué à l’aéroport – RSI Radio Télévision Suisse

Le président controversé du Sri Lanka a été bloqué à l’aéroport de Colombo aujourd’hui, mardi. Il a été confronté à des agents de l’immigration qui l’ont empêché de se rendre à l’étranger, ont indiqué des sources officielles. Les agents de l’immigration ont refusé à Gotabaya Rajapaksa l’accès au salon VIP pour son cachet de passeport, tandis que le chef de l’Etat a voulu éviter le terminal public, craignant des réactions violentes à son encontre.

Rajapaksa n’a pas encore démissionné, comme il l’avait promis la semaine dernière pour une « passation pacifique du pouvoir ». Le président et la première dame avaient passé la nuit dans une base militaire près de l’aéroport international après avoir raté quatre vols qui auraient pu les emmener aux Émirats arabes unis. Le même sort est arrivé au frère cadet du président, Basil, qui a démissionné de son poste de ministre des Finances en avril et n’a pas pu embarquer sur un vol pour Doha.

Situation toujours tendue

Pendant ce temps, les manifestations de rue se poursuivent à travers le pays. Si le chef de l’État démissionne comme promis, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe sera automatiquement nommé président par intérim jusqu’à ce que le Parlement élise un remplaçant qui conservera le pouvoir jusqu’à la fin du mandat en cours, soit novembre 2024. Mais Wickremesinghe est également fortement contesté par des manifestants qui campent depuis plus de trois mois devant le secrétariat présidentiel pour exiger une action face à la crise économique sans précédent que traverse le pays.

Dans ce contexte, Rajapaksa est accusé depuis la place de mauvaise gestion de l’économie, ce qui signifie que le pays est incapable de financer les importations les plus importantes pour ses 22 millions d’habitants en raison d’un manque de devises. Colombo a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars en avril et est en pourparlers avec le FMI sur un éventuel renflouement.