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La course au gouvernement rhétique – RSI Radio Télévision Suisse

by Clara Alonso

Depuis 2005, le Conseil des États des Grisons est élu au scrutin majoritaire qui exclut le double vote. Le quorum requis est très faible, car il est calculé en additionnant tous les suffrages valables puis en divisant par deux le nombre de sièges à attribuer, soit par dix. Cela a un effet particulier : il est tout à fait possible que plus de cinq candidats obtiennent la majorité requise. Cependant, celui qui est en fin de liste est surnuméraire et donc inférieur.

Pour cette raison, les partis concentrent leurs forces sur quelques candidats. En 2022 il n’en reste plus que six et un seul (ou un) restera hors jeu.

Le journal du vendredi 08.04.2022

Comme il n’y a pas de dépôt officiel des listes, tous les citoyens peuvent participer à la course. Chacun est libre de s’inscrire comme candidat à tout moment. C’est ce qu’a fait Hans Vetsch von Grüsch le 7 avril et annoncé qu’il se présentait comme une alternative indépendante.

Septième candidat dans les Grisons

Le journal du lundi 04/11/2022

Voici, point par point, la position de départ par rapport aux grands partis :

Les six candidats au gouvernement.  Ci-dessus : Carmelia Maissen (au milieu), Martin Buehler (PLR) et Jon Domenic Parolini (au milieu).  Ci-dessous : Peter Peyer (PS-Verdi), Marcus Caduff (au centre) et Roman Hug (UDC)

Les six candidats au gouvernement. Ci-dessus : Carmelia Maissen (au milieu), Martin Buehler (PLR) et Jon Domenic Parolini (au milieu). Ci-dessous : Peter Peyer (PS-Verdi), Marcus Caduff (au centre) et Roman Hug (UDC)

La majorité du centre

La constellation de partis au sein du gouvernement des Grisons est actuellement anormale : trois des cinq membres du Conseil des Etats sont membres de la Confédération centrale, les deux autres sièges sont occupés par un socialiste ou un libéral. Aucun autre canton n’a la majorité absolue pour un seul parti.

Mais c’était différent lors des élections d’il y a quatre ans : deux étaient les démocrates populaires Mario Cavigelli et Marcus Caduff, suivis du démocrate bourgeois Jon Domenic Parolini, du libéral Christian Rathgeb et du socialiste Peter Peyer.

Seule la fusion des deux partis de centre-droit a conduit à un nouvel équilibre politique : depuis juin 2021, les démocrates bourgeois du PBD et les citoyens populaires du PDC sont devenus l’alliance du centre. Les bilans que le premier parti veut préserver incluent la seule femme en lice, la maire d’Ilanz Carmelia Maissen, et les deux sortants Caduff et Parolini. Avec la prime de départ et la prime d’une seule candidate, les chances d’obtenir la majorité absolue sont intactes.

Le changement radical

La position des libéraux radicaux est moins confortable. Aux côtés du centriste Mario Cavigelli, le représentant du PLR Christian Rathgeb est lui aussi arrivé au terme de son mandat, limité à deux réélections. Le parti doit donc positionner un nouveau visage. Lors d’un congrès extraordinaire tenu à Cazis l’automne dernier, le parti a choisi son homme parmi une liste restreinte de quatre candidats. Parmi eux, Vera Stiffler, chef du groupe parlementaire au Grand Conseil, Maurizio Michael, président de la commission parlementaire pour la stratégie et la politique de l’État, le seul Italien dans la course des Grisons, et Urs Marti, bourgmestre de Coire. Cependant, le seul candidat sans solide expérience politique l’a emporté : Martin Bühler, connu bien au-delà des frontières cantonales dans sa fonction de chef de la cellule de crise.

La base du parti a pris le risque d’entrer en campagne avec un candidat au parcours atypique par rapport à la tradition qui privilégie les personnalités ayant excellé dans le travail parlementaire. Pour pouvoir occuper le siège, le FDP s’appuie sur la traditionnelle « entente citoyenne », également soutenue par les associations patronales cantonales, mais le comportement de l’électorat indépendant et celui des autres partis sera décisif.

continuité socialiste

Les Grisons sont un canton à solide majorité de centre-droit. Après des décennies d’opposition, les socialistes ont réussi à entrer au gouvernement avec Claudio Lardi en 1998. Pour consoler le PS, il y a le fait qu’il n’est pas autorisé à présenter un nouveau visage : Peter Peyer a été directeur du ministère de la Justice, de la Sécurité et de la Santé pendant quatre ans et dans la pandémie il était constamment dans les médias, mais aussi dans les médias le territoire. Comme dans toutes les élections sortantes, son élection est pratiquement certaine, mais – comme tous les socialistes qui l’ont précédé au pouvoir – le résultat dépend du consensus qu’il peut obtenir parmi l’électorat non progressiste.

L’avance de l’UDC

La position de l’UDC n’est pas enviable : d’une part, c’est le parti qui recueille le plus de voix, d’autre part, il n’est plus représenté au gouvernement depuis 2007, c’est-à-dire depuis qu’Eveline Widmer-Schlumpf a été élue au Fédéral Conseil. Auparavant, le parti avait deux de ses membres au gouvernement, mais avec l’éclatement de l’aile modérée et la naissance du PBD, il s’en est retrouvé sans un. Il a tenté de revenir plusieurs fois, d’abord avec le chef de l’office cantonal des migrations de l’époque, Heinz Brand (qui est ensuite passé à la politique fédérale pour deux mandats) et il y a quatre ans avec le chef de la police cantonale, Walther Schlegel. La défaite a été deux fois dévastatrice. Mais maintenant, les temps ont changé et la stratégie aussi. Cette fois, le candidat est un politicien pur et dur : Roman Hug est bourgmestre de Trimmis, grand conseiller municipal, président cantonal du parti et entrepreneur. Le candidat est ainsi ancré dans la région la plus peuplée du canton et gagne aussi des sympathies au-delà des frontières partisanes. Selon les observateurs, l’élection doit se jouer avec le candidat du PLR.

Le septième candidat

Un indépendant prend également part à la course. Il s’agit de l’architecte Hans Vetsch, qui a commencé quelques semaines avant les élections. Il a rompu le retard, motivé notamment par une lettre de l’ancien conseiller d’Etat socialiste Claudio Lardi. Le texte publié par Hans Vetsch lui-même sur sa page Facebook conseillait en urgence à l’homme de 72 ans de Prettigowia de franchir le pas et énumérait diverses raisons pour lesquelles, selon le dernier représentant du Grigionitaliano au gouvernement, il n’avait aucune chance d’être élu. . .

Danièle Papacella


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